Je me sens comme enfermé | S

J'étais à peine déboussolée, de toute façon je n'avais plus d'endroit où aller. D'un pas souple je me retrouvais de nouveau à la cascade : je tournais en rond. Je soufflais, agacée : je n'arrivais pas à retrouver mon chemin sur ces terres qui m'étaient encore totalement inconnues. J'aperçus un étalon et je l'observais, curieuse comme tout. Il était d'un beau gabarit mais je ne bronchais pas, attendant qu'il me remarque.

Je redressais la tête et l'observais, altière. Je fouillais l'air de ma queue claire et lui souris, amusée. Telle une enfant en perpétuel recherche de jeu. « Bonjour ! » Ma voix était peut être un peu hésitante mais tout à fait claire. Je n'avais pas parlé depuis quelques jours mais j'allais vite retrouver cette habitude.

Un sourire charmeur étira rapidement mes lèvres. Je jouais également, à un jeu légèrement différent. « J'adore risquer ma vie. » Je lui lançais un regard fougueux : il pouvait le prendre comme il voulait. Je pensais surtout au fait que je faisais ce que je voulais, quand je voulais et je m'en fichais du reste. Et puis il ne m'avait pas l'air menaçant, au contraire.

Insolente, arrogante aussi probablement. Je lâchais un sourire en coin, le provocant délibérément. « Je n'ai pas besoin d'un papi pour ça, je peux m'en sortir toute seule. » Amusée, je jetais un rapide coup d'oeil alentours : rien de très palpitant, pour l'instant je devrais survivre. Je replongeais mon regard dans celui de l'étalon, toujours souriante.

Je plissais légèrement les yeux. « Bah... ouais. » Je souris de plus belle, amusée. Je m'ébrouais vivement, mes crins virevoltant dans tous les sens. J'avais besoin de bouger, je ne supportais pas l'inactivité.

Naïvement, je ne disais rien, me contentant de suivre l'étalon des yeux, amusée. Je ne me rendais pas spécialement compte que je jouais avec le feu. « Une bonne trentaine d'années ! » Un grand sourire étira mes lèvres et je frissonnais légèrement, le contact de l'étalon me rendant quelque peu mal à l'aise. Mais je ne le montrais pas, terrée dans ma fierté.

Je souris également à sa réplique. « Le blanc fait souvent cet effet là ! » Il se colla encore plus à moi et je soufflais, c'était un contact désagréable. Lorsqu'il murmura à mon oreille je m'ébrouais et me décalais, plantant mon regard dans le sien. « Non, je n'aime pas vraiment les contacts physiques avec des inconnus. » Insolente, je me contentais de sourire. Non je n'avais pas peur, pourquoi ce serait le cas ?