Je me sens comme enfermé | S

Je lui fis un sourire, comme entendu. Chacun avait besoin de son espace personnel et j'appréciais qu'on respecte le mien. « Missy et toi ? » Je le regardais, intriguée. Pour moi il était étrange mais pourtant amusant.

J'haussais un sourcil à son : pourquoi avait-il un nom de fille ? Enfin pour moi ça sonnait comme tel. Bref, de toute façon je ne comptais pas l'appeler par son nom alors ce n'était pas grave. Je souris légèrement à sa question. « Pas vraiment, je suis arrivée juste avant l'ouragan. » Ce qui n'avait pas été une épreuve sympathique. « Mais toi je suppose que oui ? » J'inclinais légèrement la tête, un sourire doux étirant mes lèvres.

Il m'amusait un peu mais ce n'était pas encore ça. J'allais finir par me trouver une autre occupation. « T'es à l'aise, ancré dans les murs. » Je me contentais d'hausser les épaules et d'observer les alentours, curieuse. Je n'étais jamais venu ici auparavant. Je me tournais vers lui de nouveau. « T'as eu la belle vie quoi ! » J'eus un mince sourire en coin.

Je me moquais légèrement de lui, j'étais persuadée d'avoir eu la vie la plus merveilleuse qui soit. Sa question m'attira un grand sourire, tel un enfant hyperactif. « Oui ! » Je piétinais légèrement avant de secouer la tête, impatiente. « Je n'aime pas ne pas bouger. » Je n'appréciais pas du tout l'inactivité, au contraire, il fallait toujours que je fasse quelque chose.

Une course ? Merveilleux. « D'accord ! » J'allais enfin pouvoir évacuer cette accumulation de tension en moi. Piaffant, j'attendais avec impatience qu'il donne le départ. Je me fichais royalement de gagner ou non, il fallait juste que je bouge.

Lorsqu'il lança le départ de la course je m'élançais vivement en avant, savourant l'adrénaline qui arrivait dans mon sang. Et le vent qui s'augmentait au fur et à mesure que je prenais de la vitesse. C'était grisant.

J'étais trop lourde pour faire un départ rapide, je le savais, mais je compensais avec de l'endurance et une forte arrière main. Alors progressivement j'accélérais, sans même regard où était l'étalon pie.

Joyeuse, j'achevais cette course avec quelques ruades qui me soulagèrent la colonne. Je revins au trot vers l'étalon, nez au vent, souriante.