∞ l'imprévu*

Et c'est ce qu'elle fait. Lentement mais sûrement. Les territoires ne sont pas aussi accessibles qu'avant tu sais. L'informe t-elle, en guise de toute réponse. Elle l'apprécie, mais il ne fait cependant pas parti des Sables. Il ne peut pas vagabonder comme bon lui semble.

« Est-ce une mise en garde ? » Demande l'animal sans prendre peur devant l'imposante dominante qui semble dicter sa loi à la baguette. Socrate n'est pas difficile, il se plie facilement aux règles qui lui conviennent. Pourtant l'idée de devoir rejoindre un territoire le chiffonne, il apprécie sa vie d'éternel vagabond. De plus, les territoires ne sont pas si bien gardés car les aboiements de Zohra ne sont pas très impressionnants. Mais si pour pouvoir continuer à errer librement aux Sables, Socrate devait les rejoindre, il le ferait certainement.

Une invitation aussi. L'accueille t-elle. Isildure ne le quitte pas des yeux, observe attentivement sa réaction, son intention.

Socrate pourrait être flatté, mais il n'en est rien, son coeur se serre légèrement. Comment dire non à la sauvageonne ? « La vie de solitaire semble convenir.. pourquoi voudrais-je rejoindre les Sables ? » Pour une fois, l'animal a envie d'être séduit, il voudrait avoir une réelle raison de jouer dans le social même si finalement, il ne pense pas qu'elle le fera.

Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as l'ami. Isildure tente de cacher sa déception par un sourire hautain. Rejoindre un troupeau ne pourra t'être que bénéfique. Tu découvrirais beaucoup de choses. Elle n'apporte pas plus de détail. Si l'étalon en veut, il n'aura qu'à venir les trouver de lui même en réalisant sa propre expérience. Pourquoi les Sables ? Parce que j'y suis. Elle arque un sourcil. Et parce que je sens que tu aimerais en apprendre plus sur ce territoire qui déborde de surprises.

Elle abat ses cartes rapidement, sans ménagement. Socrate est tenté de sourire mais il n'en fait rien, tentant, par mimétisme, de garder une face neutre et stoïque. « Seras-tu ma guide ? » Ose-t-il alors demander sans avoir l'impression de tirer sur la corde, usant toujours de son éternelle innocence.

Si tu me suis. Marchande t-elle. On n'a rien sans rien.

Socrate retient un rictus, se plaçant au niveau de la croupe de la sauvageonne. « Toujours » Siffle-t-il en soulevant l'un après l'autre ses antérieurs, impatient.

Elle cache un sourire amusé. Un vrai enfant. Isildure le trouve étrangement mignon, complètement innocent. T'as déjà vu des pierres comme celles-ci ?

(mais grave, jm'en étais pas rendue compte lol En même temps, il est censé faire des trucs chelous donc tant mieux )

Socrate s'approche des pierres désignés, il les hume, les lèche même. « Non mon capitaine » Répond-t-il comme l'élève appliqué qu'il est.

Elle le regarde curieusement faire, tentant malgré tout de masquer son intrigue. Elle lève les yeux au ciel mais ne dit rien lorsqu'il l'appelle capitaine. C'est une immense suite de strates sédimentaires. Lui apprend t-elle.

Socrate ne comprend pas ces mots mais les enregistre consciencieusement au fond de sa mémoire. « Comment le sais-tu ? » Nous délivre-t-on un recueil rassemblant l'entièreté des connaissances sur un territoire une fois le trône en poche ?

Elle détourne le regard de l'étalon avant de le poser sur ses antérieurs, nostalgique. Elle ne met pas longtemps à se remettre les idées en place, d'un mouvement de tête son visage redécouvre l'inflexible dureté qui le caractérise si bien. Il y avait les mêmes là où je suis née.

Les oreilles du mâle valsent au-dessus de sa tête, interloqué par ces mots. « Tu n'es pas née sur l'ancien Galop Sauvage ? » Demande-t-il, un désir sincère de réponse émanant de sa question. Il le souvient l'avoir connu grande yearling. A l'époque elle ne faisait pas si peur, elle n'avait qu'un caractère si trempé qu'il l'avait appelé la sauvageonne pour se souvenir d'elle.

Elle courbe l'encolure et abaisse son visage pour masquer un sourire naissant. Non. Rétorque t-elle simplement d'une voix glaciale, n'adressant pas le moindre regard à l'étalon.