☁ Sirène d'eau douce

Bowie observe tranquillement les poissons argentés filer à ses pieds. La journée est belle, le soleil chauffe doucement son dos.

OROSZLÀN.

Peu habitué au soleil, le Lion observe la petite blanche depuis contre la paroi de la falaise qui borde la crique, un peu prostré dans une cuve creusée à même la roche, là où les rayons ne l'atteignent pas. Il l'a suivie depuis le Nord, pour la retrouver ici. Sans se montrer, sans vouloir lui faire peur non plus, juste histoire de faire un peu plus connaissance avec sa nouvelle petite apprentie.

En voulant effleurer l'un des poissons, elle les fait fuir et se fait éclabousser. La petite glousse, amusée et se redresse, appréciant la sensation du vent sur son visage. Tiens ? Une odeur familière voyage dans l'air. Le nez haut, elle dilate les naseaux pour l'identifier, l'exercice n'est pas encore facile pour l'enfant.

Il voit qu'il a été démasqué, et que la petite essaie d'identifier son odeur, tout nez en l'air comme elle est. Il sourit face à cette image, voyant qu'elle prend son futur rôle très au sérieux. Il ne bouge pas et ne se trahit toujours pas, immobile dans la cavité de la roche, pourtant visible si elle se retourne, désireux de voir si elle va le démasquer par l'odeur.

Bowie ferme les yeux pour se couper de ce qui l’entoure et se concentrer sur l’odeur. Il lui faut une petite poignée de secondes pour la reconnaître. Ses paupières laissent réapparaître ses beaux yeux ambrés qui balayent les alentours à la recherche d’une silhouette mordorée. « VU ! » S’exclame-t-elle enfin en apercevant son mentor dissimulé non loin de là.

À son exclamation, le Lion sourit de toutes ses dents et s'avance alors, promenant son corps doré au poil épais sous le soleil. « Bien joué ! » la félicite-t-il avec un clin d'oeil.

En quelques foulées de galop, Bowie est près de son mentor. "J'ai même pas vu que tu me suivais !" S'exclame-t-elle, plus que conquise par les talents de l'étalon doré.

Sûrement tient-il également une partie de ses « talents » de l'héritage de sa grand-mère, formée, traqueuse, plus prédatrice que proie. Cruelle, aussi. Il n'a jamais connu Brooklyn, il lui semble même que son propre père l'avait à peine connue avant qu'elle ne soit sauvagement assassinée après la naissance du deuxième enfant. « C'est normal, tu avais le vent de face. » fait-il pour ne pas la blâmer et qu'elle ne s'en veule pas. « Je t'apprendrai tout ça, petit à petit. » Il s'approche, même si le soleil le rebute un peu. « Pour faire un bon espion, il faut déjà savoir se déplacer sans bruit. »

Le vent. Elle hoche la tête, buvant les paroles de son mentor. Elle enregistre, elle n’oublie pas, tout sera gravé pour toujours. Pour ce qui est de la discrétion, effectivement, la cremello se doute qu’elle aura besoin de beaucoup de conseils. « C’est très facile quand le sol est mou, comme à la Pinède des Pluies ! Mais quand il y a de la roche à mes pieds, ça devient coooompliqué… »

Il ose un petit rire amusé en l'écoutant. « Tu sauras marcher sans bruit même sur des rochers. » lui promet-il, pour lui donner de l'espoir. C'est un long apprentissage, mais si elle s'entraîne régulièrement, il n'y a pas de raison qu'elle n'y parvienne pas. Il se place à côté d'elle. « Ferme tes yeux. »

Dim 1 Jan 2017 - 18:59

Elle aime faire sourire son mentor, c’est un de ses petits bonheurs. Il n’est pas de ceux qui s’amusent d’un rien, c’est une personne tourmentée par le passé alors son rire ne peut qu’être gratifiant à l’oreille de la crème. Sans se poser plus de question, elle obéit à l’étalon et clôt les paupières en attendant impatiemment la suite.

Dim 1 Jan 2017 - 21:40

Il se place tout près d'elle, sur le côté. Sa voix se fait plus lente. « Fais le vide. Oublie tout. Il faut que tu sentes le sol. Que tu ne fasses qu'un avec lui. Tu ne poses pas tes sabots dessus, ils font partie de lui. Tu dois sentir ses vibrations comme si elles étaient sa respiration. »

Dim 8 Jan 2017 - 15:06

Elle ferme fort les yeux, très concentrée sur les paroles de l'étalon doré. Murée dans le silence, la pouliche de bronche pas même si son visage est un peu crispé par les efforts qu'elle fournie. Puis enfin, elle laisse échapper un grand soupir, ses muscles se détendent visiblement. Elle ignore quoi, mais quelque chose à changer dans la perception de son environnement.

Dim 8 Jan 2017 - 19:21

Le Lion remarque le soupir et l'expression de son visage qui a changé. Il se déplace de quelques pas. Ses sabots ne font aucun bruit. « Ainsi, tu ne feras qu'un avec lui. Tes sabots seront une partie du sol ; et alors, ils ne feront aucun bruit. »

Ven 13 Jan 2017 - 13:50

Bowie acquiesce. Elle remarque que la voix du grand mâle bouge selon sa position par rapport à elle. Il se déplace et, la petite, fascinée, constate qu’elle n’entend pas le son de ses sabots sur la roche. « J-je vais essayer ! » Les paupières closes pour ne pas être déconcentrée, elle fait quelques pas. Un essai plutôt concluant si ce n’est qu’elle finit par glisser sur la roche humide et tombe sur les fesses. Penaude, elle reste assise, un peu honteuse et déçue.

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