joyfulness - V -

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Une équipe ? Aider ? C'est drôle tous ces mots. Mais je comprends, enfin je crois. Je pointe de nouveau du museau les autres chevaux et je touche papa du museau, tout doucement, en le caressant. C'est ça, aider ? Enfin, je crois. Ou alors, c'est quelque chose de plus profond. Aider, c'est peut-être plus grand qu'une caresse. Ce n'est pas juste un câlin quand on va mal.

Tant de pureté émanait déjà du petit qui se tenait devant lui. Lui définir ce que c'était d'aider était sans doute trop difficile pour son âge. Il comprendra plus tard, il n'en doute pas. Il se contenta de hocher la tête et de caresser le dos de son fils à nouveau, tout doucement.

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Je me laisse faire par papa avant de regarder les alentours. Le troupeau n'est pas très loin de nous sans pour autant être très près. C'est mieux comme ça, au moins on n'est pas dérangés. Et puis, je veux profiter de la présence de papa sans que personne ne vienne. J'interroge papa du regard : y a-t-il des amis de lui et maman là-dedans ? Parce que le terme ami, je commence à connaître. J'ai entendu des gens le prononcer quelques fois, quand je me baladais parmi le troupeau.

Vagabond sonda le regard de son fils. Il savait qu'à travers ses petits yeux curieux se trouvait une question, mais ce n'était pas toujours facile à comprendre. Il inclina la tête sur le côté. Que veux-tu, Yume ?

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Je veux parler ! Je veux vraiment parler ! Mais pour l'instant, j'y arrive pas, et ça m'embête. Alors, avec un de mes sabots, tout en m'appuyant contre papa, je fais un dessin dans la terre sèche. Je dessine deux chevaux, enfin ça en a pas vraiment l'air comme ça mais je fais de mon mieux, et je fais un sourire. Des amis ?

Vagabond regarda le petit poulain dessiner dans la terre, les sourcils froncés. Yume essayait de lui faire comprendre quelque chose d'assez complexe. Il examina son dessin. Était-ce bien deux chevaux côte-à-côte ? Il réfléchit un peu avant que tout prenne son sens. Aaaah, des amis. Tu veux savoir si maman et papa ont des amis ?

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Aussitôt, je souris et j'acquiesce de plusieurs hochements de tête. Je suis content que papa comprenne aussi vite de quoi je veux parler, ce que je veux dire. C'est important pour moi de pouvoir communiquer avec lui, surtout que je l'admire mon papa, alors il faut bien qu'il puisse savoir ce que j'ai envie de dire !

S'il se doutait que l'éducation qui lui porterait aurait une influence sur lui, jamais il n'aurait pensé que le poulain puisse l'admirer. Il n'avait pas de quoi se faire admirer, si ? Oui, on en a. Pas beaucoup, mais bon, faudrait pas que Yume devienne aussi asocial qu'eux.

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Je souris plus largement et je pousse un couinement pour lui dire que j'ai compris. Enfin, moi, je sais pas trop si j'arriverai à m'en faire, des amis. En fait, ça a l'air compliqué.

Vagabond n'en doutait pas une seconde. Le petit tacheté était le plus adorable poulain du monde, il savait qu'il réussirait à se faire des amis sans problème.

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Je regarde les environs et bientôt, je remarque un bruit. Une sorte de chose très spéciale. Je ne connais pas encore les grillons, pas évident pour moi de me faire une idée de la bête qui produit ces stridulations. Je m'approche alors de l'endroit, prudemment, comme me l'ont appris papa et maman.

Le papa regarda son fils s'éloigner avec un sourire amusé. Yume avait tant de choses à découvrir dans ce monde. Pas inquiet pour le moins du monde puisque les perites bestioles ne mangent pas les grosses, Vagabond laissa le poulain s'approcher des grillons avec un sourire aux lèvres.

Invité

Je m'approche de la petite bête avant de sauter vers l'arrière lorsqu'elle fait son bruit un peu trop fort devant moi. C'est fou ce que ça surprend ! Et quel potin ça fait... Moi qui suis encore incapable de parler, je ne comprends pas comment une si petite chose peut faire tant de bruit.

L'étalon regardait son garçon faire en souriant, émerveillé par tant d'innocence. Ça le changeait des parias. Ce sont des grillons.

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Des gri... llons ? Bizarre comme nom. Je penche ma tête sur le côté en observant la petite bête en face de moi qui fait un sacré boucan. Je regarde ensuite papa et je fronce des sourcils inexistants en tentant de me concentrer. Allez, je veux vraiment essayer de parler !

- Pa... Je souffle en tentant de me rappeler de la suite.

C'est dur de bouger les lèvres dans un certain ordre, on dirait que ce n'est pas naturel.