/ winter blame.

Lov hoche simplement la tête. Elle si froide, si insensible, s'était pourtant laissée avoir par un gamin. Un gamin rusé mais un gamin cruel. Aujourd'hui, si Asmund n'est plus un enfant, il reste tout aussi prévisible qu'un gosse peut l'être, dopé uniquement par la vengeance, puisque c'est ce qui rythme sa vie. Même elle n'aurait jamais pensé à abuser de quelqu'un ainsi. Elle soupire finalement, haussant les épaules. Je la récupèrerai. C'est une affirmation. Si la vie lui a ramené X, alors elle réussira à retourner auprès de June.

La lionne soupire. Dire qu'elle a appris son nom en se renseignant auprès d'une des pouliches qui est, visiblement, amie avec elle. Pitoyable, sûrement. Mais elle n'a pas eu le choix. June, chuchote-t-elle, comme un secret, comme si c'était une bombe ou un papillon exotique qui pouvait s'envoler et disparaître à jamais.

June, c'est joli. Même si c'est une insulte pour elle. Son père a sûrement bien réfléchi et trouvé quelque chose en totale opposition avec le Nord, d'où elle vient. Mais peu importe. Ça n'est qu'un nom. L'unique oreille encore valide de la lionne se dresse d'intérêt face aux mots de la rouquine. Et...?

Lov aimerait entendre tout d'elle. Son caractère, ses envies, ses passions. Si elle est créative ou timide, extravertie ou craintive, réservée ou caractérielle. Elle se demande ce qu'elle a pris d'elle. Rien, elle espère. Elle hoche la tête mais quelque chose la fait tiquer : De tomber ? répète-t-elle alors, inquiète. Et si elle était malade ? Ou qu'elle avait un problème, comme Salem, son premier fils ?
Fille d'inceste, qui sait ce qu'elle peut transmettre comme malédiction à ses enfants.

Ou avait-elle été suffisamment mise à l'écart par son père pour n'avoir pas pu rencontrer d'autres amis avec qui jouer ? Mais ça, Lov l'ignore. Qu'elle jouait seule aussi. Elle soupire doucement et finit par sourire, murmurant avec une tendresse qu'on ne lui connait pas : Il parait qu'elle a un ami imaginaire... Elle a eu beau tourner cette information dans son crâne une multitude de fois, elle ne voit que la solitude qui puisse arriver à ça.

Lövojka hoche la tête. C'est ce qu'elle s'imagine, elle aussi. Du moins, elle ne voit que ça comme conséquence à se créer un ami imaginaire. La solitude. Son père avait dû l'isoler tellement de peur qu'elle la retrouve qu'il l'avait aussi certainement privée d'une partie de son enfance qui consiste en la rencontre d'autres enfants. Oui, c'est une autre petite, Aulia, qui me l'a dit.

La lionne hausse les épaules. Pas parce qu'elle s'en fout, simplement parce qu'elle ne peut rien faire pour y remédier. Elle est lasse de se battre. S'ils savaient que chaque seconde est un combat permanent au fond d'elle-même, peut-être arrêteraient-ils de la persécuter sans arrêt. Non pas qu'elle se considère comme une victime, loin de là. Mais franchement... Ces derniers temps, la vie n'est pas super sympa, on va dire. Est-ce qu'elle l'a déjà été, avec elle ? Comment s'appelle ton enfant ? demande-t-elle alors pour changer de sujet. Puisque Jiyuu parlait de « famille », elle doit avoir eu un poulain elle aussi.