° Bad girl

Le ventre noué, il avait du mal à se défaire de ses milliers de questionnements angoissants. Ça faisait si longtemps qu'il avait attendu qu'un miracle arrive et qu'ils se rapprochent de la sorte. Il s'était imaginé toutes sortes de scénarios, mais celui-là, il ne l'avait pas prévu. Et il avait été loin de croire que ça aurait été stressant comme ça. Alors lorsqu'elle lui demanda de la regarder, il se figea, le coeur battant si fort qu'il crut qu'il allait exploser. Et puis, après quelques longues secondes, il tourna lentement le regard vers elle.

Elle avait peur de ce qu'elle allait faire, elle ne sait pas comment il allait réagir ni pourquoi elle avait décidé de faire cela, mais elle allait le faire. Elle lui susurra Ne part pas et ne me tape pas s'il te plait. Son coeur battait si fort qu'elle pensait qu'il allait exploser, elle était terrorisée, excité et malgré son dernier frisson, sa température était vite remonté. Elle s'approcha de lui et vint déposer ses lèvres contre les siennes. Dès que la jument avait touché l'étalon elle ne sût que faire, elle n'aurait jamais pensé pouvoir d'elle-même arriver jusqu'ici. Une partie d'elle voulait s'enfuir en courant et oublier ce moment où elle avait laissé sa fierté de côté, l'autre voulait rester ici pour l'éternité. Elle ne savait plus pourquoi elle avait voulu faire cela, mais elle l'avait fait. Maintenant, elle avait peur que ce qu'elle venait de faire l'influence trop sur ses décisions. Elle avait peur qu'elle ne sache plus revenir dans des instants comme celui-ci avec Onyx. Alors, elle profita, quitte à ce qu'il parte en courant et qu'ils ne puissent plus jamais se reparler comme auparavant. Harfang se consumait comme un phoenix, mais elle ne savait pas si elle renaitrait de ses cendres ou si elle resterait à l'état de poussière.

Lui aussi il avait peur de ce qu'elle allait faire. Il avait peur qu'elle se mette à lui déballer comment elle se sentait, et donc il avait peur qu'elle lui dise qu'il était un bon ami pour elle, mais que ça se résumait à ça. Qu'il n'y avait et n'aura jamais rien d'autre entre eux. Ce serait son pire cauchemar. Il en tremblerait presque s'il ne prenait pas sur lui pour ne laisser paraître d'autre que sa respiration qui s'était accélérée. Mais alors qu'elle s'approchait de lui, son coeur rata un battement. Il accueillit volontiers ses lèvres contre les siennes, fermant les yeux et répondant avec passion à ce baiser brûlant. Il profitait de cet instant comme si c'était le dernier. Après tout, on ne sait jamais, peut-être se lassera-t-elle déjà de lui. Oui, il avait beau avoir l'air d'être sûr de lui, il n'y avait pas plus renfermé et insécure qu'Onyx.

Jamais elle ne pourrait se lasser de lui, même si elle ne l'avouera jamais clairement. Bien que ce baiser vienne d'elle, la jument ne savait déjà plus comment elle s'en était prise. Harfang, à quoi te sert ta mémoire quand il s'agit d'aimer, à rien. La jument n'avait plus de notion surtout celle du temps, elle finit, à regrets, par décoller ses lèvres de celles d'Onyx. Ses yeux brillaient et elle vint poser son regard dans celui du mâle, en y cherchant des réponses. Elle avait pris les devants pour le baiser, peut-être allait-il parler maintenant. Elle espérait qu'il prenne la parole même uniquement pour dire son nom à lui ou à elle. Une partie d'elle lui hurlait toujours de s'enfuir pour ne plus jamais réapparaitre de peur de l'amour et de fauter. Mais la grise ne bougeait pas, elle se contentait de regarder Onyx..

Onyx mettait dans ce baiser tout l'amour qu'il ressentait pour elle, mais qu'il s'efforçait de cacher. C'était si libérateur de se laisser aller à la passion qui l'animait depuis si longtemps. Il ne s'en était pas rendu compte, mais il était venu coller son poitrail au sien pour profiter de ce moment un peu plus. Il détacha ses lèvres des siennes à contre-coeur. Il voudrait encore goûter sa bouche, il voudrait la posséder toute entière. Et alors que son regard se perdait dans le sien et qu'il savait qu'elle attendait des mots de sa part, il glissa son encolure par dessus la sienne et la serra contre lui. Ça fait si longtemps que j'attendais ce moment. lui avoua-t-il dans un murmure.

Ce contact protecteur lui réchauffait le coeur. Elle laissa le mâle guider son encolure contre la sienne. Il lui avoua qu'il avait longtemps attendu ce moment. Harfang ne savait pas quoi lui répondre, elle ne savait même pas si cela nécessitait une tirade comme réponse ou bien un seul mot. Elle ne pouvait pas l'ignorer non plus. La grise ne savait pas s'y prendre pour parler amour et elle avait peur de dire une énorme bêtise. Moi aussi ... Il était sorti instinctivement, sans même qu'elle veuille dire un mot. Elle était elle-même un peu surprise de sa réponse, mais sûrement était-ce mieux que celle qu'Harfang aurait dite après avoir réfléchi.

Oh, protecteur, oui, il l'est. Et il allait tout faire pour elle. Il savait bien que, maintenant, il serait capable de tout pour la protéger et que rien ne sera trop pour elle. Que personne ne vienne lui toucher, c'est sa Harfang désormais. Et personne ne viendra la lui prendre. Onyx enfouit un peu plus ses naseaux dans sa crinière, respirant avec délice son doux parfum. C'était la plus belle sensation, mais il avait si peur que cela s'estompe soudainement, que ce ne soit qu'un stupide rêve. Il était très surpris de sa réponse, lui qui croyait qu'elle le détestait profondément. Pourtant, il n'en dit rien, ce n'était probablement pas une bonne idée. Je vais tout faire pour parvenir à être assez bien pour toi. Je ne suis peut-être pas le plus grand des tendres et des romantiques, mais je te promets de tout faire pour te protéger et te rendre heureuse. lui souffla-t-il. C'était vrai, il ne connaissait rien à tout ça et il ne pouvait rien faire d'autre que la protéger et être lui-même, mais si elle voulait de lui tel qu'il était, il n'allait clairement pas refuser.

Romantique ? elle ne connaissait pas la véritable signification de ce mot, sûrement était-il trop lié à l'attachement et à l'amour. Il ne fallait pas non plus qu'il s'attende à du romantisme de sa part, elle ignorait tout de l'amour et avait peur de ce sentiment. Elle sourit comme quand on fait mine de rire sans véritablement rire. Ne change pas trop, je n'arriverais plus à te reconnaitre ensuite. Ce n'était pas vrai, elle le reconnaitrait parmi des milliers, mais elle ne lui dirait pas, ou pas maintenant du moins. Elle, qui pensait qu'Onyx se moquait cruellement de la jument, s'était bien trompée. Harfang n'aurait jamais pensé pouvoir embrasser son Onyx.

Un bref rire s'échappa de la gorge de l'héritier. Pour elle, il serait capable de faire un effort pour changer, même s'il était bien avec ce qu'il était vraiment. Sans doute serait-il capable de bien des choses pour la satisfaire. Mais d'un côté, ses paroles le rassuraient tout comme l'amusaient. Il posa ses naseaux chauds sur son encolure et souffla un air rassurant sur sa peau, où il déposa quelques baisers. T'es vraiment une agente géniale. plaisanta-t-il.

Harfang reçu volontier les baisers d' Onyx. Bonne agente, elle, la jument sourit. Parce que tu ne le savais toujours pas. disait-elle comme si c'était évident. Et l'agente de Monsieur l'héritier pourrait elle aussi essayer de changer et de comprendre un peu plus de choses à l'amour, qui sait peut-être un jour Harfang serait capable de beaucoup de choses pour son beau noir.

Il se mit à la mordiller doucement, tout simplement heureux de l'avoir avec lui. Sa présence pansait son coeur blessé depuis déjà bien trop longtemps. Il respirait son odeur qu'il connaissait déjà par coeur, imprimait sa silhouette dans sa tête. Elle était à lui maintenant. Et il ne laissera plus aucun mâle lui faire des avances.

Une sensation bizarre qui naquit dans le cœur de la jument, entre possession et jalousie, comme si elle le voulait uniquement pour elle et persoanne d'autre. Était-ce normal de ressentir cela ? Harfang supposa que oui et imprégna tout de lui dans son esprit, profitant de ce moment rien qu'à eux.

Il avait toujours été un peu joueur avec les juments qui se prêtaient au jeu et qui étaient prêtes à s'amuser un peu avec lui. Il savait bien qu'il n'allait plus pouvoir se le permettre et qu'il allait devoir contrôler son impulsivité, surtout au moment des chaleurs. Mais il allait essayer aussi fort qu'il allait pouvoir. Il y arriverait. Maintenant qu'il l'avait, il ne voulait pas la perdre. Il ne pouvait pas la perdre.

Contrairement à l'étalon, Harfang n'avait aucune expérience et elle n'aurait aucun mal à ce contrôler pour ne pas aller voir ailleurs. Les chaleurs, la jument espérait qu'elles n'arrivent pas trop vite, juste le temps qu'elle s'habitue à ses nouveaux sentiments. Il ne pouvait pas la perdre, elle aura toujours un peu d'espoir même bien dissimuler. Ton agente trouve qu'elle a un très bon poste. La grise lui sourit, c'était bien vrai, elle avait le meilleur travail du monde, rester avec son beaux noir et lui donner un ou deux conseils de temps en temps, elle ne pouvait pas rêver mieux.

De toute façon, il ne fallait pas qu'elle stresse lors des chaleurs. Il avait beau être impulsif, il ne lui fera jamais rien sans son consentement. Il l'aimait et la respectait bien trop pour ça. Éclatant d'un petit rire, le noiraud sourit à sa belle grise. Tu es la meilleure d'entre toutes. répondit-il avec un petit clin d'oeil.