∆ millenium

Faucon a ce privilège, celui d'apporter une confiance aveugle à ceux qu'il choisi de prendre avec lui, de prendre sous son aile, de défendre. Parce qu'il l'a choisie, elle aussi. Et même s'il est contradictoire de savoir qu'il est un meurtrier, la confiance que les autres lui portent, il ne la trompe jamais. Sa promesse lui fait tourner la tête vers elle et il fait un bond agile pour la faire cesser ses petits sauts joyeux. Son poitrail rencontre le sien, dans une douceur ferme, et il vrille son oeil glacé au sien. C'est vrai ? demande-t-il, désirant savoir si c'est une promesse en l'air ou une réelle. Il ose commencer à sourire, comme pour la rassurer qu'il ne va pas la réprimander si elle revient sur ses mots. Il garde le contact, le lui imposant certes mais en espérant que celui-ci passe mieux qu'au début.

Rassuré alors, Faucon lui sourit aussi. Plus discrètement, avec plus de retenue peut-être, mais une retenue devenue naturelle, contrôlée. Il hoche la tête, se décalant et s'échappant alors à son contact bien qu'il le trouvait bien agréable. Il reprend la marche, s'arrête près de la source et se tourne vers elle. Voici la Source de Cristal.

Il est fier qu'elle trouve cet endroit spécial, comme si c'était lui qui l'avait construit. Il lui offre un sourire plus rayonnant que les précédents, naturellement apaisé rien que par le fait d'être près de la source. C'est un endroit sacré. Goûte l'eau. Elle a un goût spécial. On dit que c'est celui des étoiles. Il s'approche de la source, observant le fond sans pourtant l'apercevoir malgré la clarté de l'eau. Il parait que les nuits de pleine lune, on peut entendre des voix confuses ici. Sûrement celles des esprits de la nature.

Faucon lui sourit, plus par satisfaction de voir qu'elle puisse s'en inquiéter que de vouloir la rassurer. Tu le sauras vite. Au mieux, cela sera comme un rite d'initiation, propose-t-il avec un air un peu amusé, plein de défi, comme si c'était une véritable épreuve qu'il lui soumettait.

Il la contourne, frôlant ses flancs avec une sensualité subtile. Il boit quelques gorgées à son tour et tourne la tête vers elle, de l'eau dégoulinant un peu de son menton. Alors, quel goût ont les étoiles ?

Il hésite un instant mais décide de la suivre, avec un rire plus grave, plus bref aussi. Moins cristallin, moins harmonieux. Il ne rit pas souvent. On dit que si tu la bois souvent, elle devient meilleure. Si tu nous rejoins, elle sera encore plus délicieuse invente-t-il avec un sourire amusé.

Mais l'entier ne lui donnera aucune réponse, si ce n'est un regard amusé, malicieux, complice. Et chez Faucon, ça vaut parfois tous les mots du monde. Il se décale lui aussi, s'ébrouant pour se débarrasser des quelques gouttes d'eau qui ont atterri sur son corps sinueux. Tu veux continuer la visite ou tu veux continuer de barboter ? lui lance-t-il, toujours d'humeur taquine.

Il ne lui laissera pas, malgré-tout, l'effet de surprise. Il le mimera pourtant très bien, hoquetant et tombant à sa suite. Parce qu'il est bon joueur. Parce qu'ils n'ont pas tous besoin de savoir que ses sens sont si acérés et attentifs en tout temps qu'il est difficile de le surprendre. A moins qu'il ne soit privé d'odorat, d'ouïe et de tout le reste. Il se relève, l'éclaboussant volontairement au passage. Et maintenant, tu vas me noyer ?