∆ millenium

Un cocon, oui. Astrée se sentait si bien ici ; si libre malgré la pièce étroite. Envahie par cette sensation d'être protégée par n'importe quel mal, malgré le fait qu'elle ne connaissait Faucon que depuis quelques heures. Après tout, peut-être cachait-il son jeu, tout comme Fléau. Elle ne répond rien à ses mots et regarde ailleurs, faisant mine d'observer sa tanière. Triste, intérieurement.

Elle ne peut retenir un frisson de plaisir électrifier ses membres, puis sa colonne vertébrale. Il semble être à la fois sa petite lumière dans le chaos de son âme, et le chaos lui même. Une bombe à retardement, qu'elle garde sous le bras. À nouveau, elle frisonne, les yeux clos et le corps flasque, suivant les mouvements de respirations du flanc de Faucon.

Il est comme Fléau. Astrée dresse une oreille discrète, sans bouger, profitant des caresses sensuelles de son hôte. Est-ce dans sa tête, cette voix ? Elle ouvre un œil, assez pour regarder l'intérieur de la grotte. Oui, ce n'est que dans sa tête. Elle n'est plus une petite fille idiote, elle sait comment ça doit se finir ; et d'une certaine manière, elle l'a cherché aussi. Sinon Astrée aurait pris le chemin du retour. La colombe presse faiblement son visage sur ses naseaux, cherchant le contact, et cette douce excitation enflammer doucement son dos et ses joues.

Astrée ouvre lentement ses yeux dépareillés pour observer avec attention l'œil bleu de l'étalon. Oh oui, elle se doute de son handicap, mais n'y prête pas attention. Il n'y a que ce bleu, cet océan de glace et de secrets. Plus attentivement et en profondeur, on pouvait y apercevoir son piège de miel, les fils d'une toile d'araignée tendue. Et elle n'y échappe pas, se jetant à corps perdu dans les profondeurs de son regard, se laissant volontairement coller par les plaisirs du corps et de l'esprit. La colombe recule légèrement, se laisse doucement attraper, dominer.

Son cœur gonflé de chaleur sensuelle danse sous les caresses de Faucon, se laissant prendre dans un piège inventé mais qu'elle accepte à bras ouvert, fragile. Et lorsqu'il cesse tout dans un soupire, l'angoisse reprend soudain sa place ; avait-elle fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Ou la fragilité qu'elle dégage 'est pas excitante ? Elle l' observe de son œil vert, se contentant de poser sa tête sur ses antérieurs. Astrée repense alors à Fléau, rongée par un soudain remord.

Lorsqu'il s'adresse enfin à elle, la tirant de ses pensées nocives, Astrée tourne simplement son visage vers lui. Toujours aussi stoïque, sérieux. Mais la jument reste silencieuse, avec un simple sourire dans le coin de ses lèvres. Elle laisse son corps se détendre doucement, venant chercher au passage le contact avec la peau de Faucon.

Il faisait froid, ici. Il réussissait à gagner la peau de la jument blanche, avec discrétion, pour être rapidement dégager par une vive chaleur plaisante crée par la friction de leurs deux corps. Personne. ses yeux sont clos, calquant sa respiration à celle de Faucon, bien plus reposante. Et toi ? se risque-t-elle à demander, expirant dans un ronflement de plaisir.

Astrée ne dit rien sur le moment, elle tire profit de cet instant de paix, de silence, pour ne pas gâcher les frissons de plaisirs qui se succèdent les uns aux autres. Mais ils se transforment bien vite en courant électrique lorsque la réponse de Faucon résonne dans son nid. Est-ce une sœur ? Ou pire- pour elle- une âme sœur ? Astrée se raidit juste une fraction de Seco de, espérant faire passer cette émotion sur le compte de la réponse à sa question. D'un.. ami.