new born

Gaby regarda longuement celle dont elle n'arriverait sans doutes pas à se détacher. La suspicion l'envahissait tout entière, mais elle savait qu'elle ne pourrait pas tourner la page. La grise cherchait ses mots, prête à assener encore une fois des paroles blessantes, qu'elle regretterait plus tard, qui était égales à son immense détresse. Comme une enfant à qui on retire quelque chose d'infiniment précieux. Parce qu'elle n'avait pas cessé de l'aimer, oh non ! Bien au contraire, mais il fallait, il fallait qu'elle renvoie mot pour mot, chaque parole prononcée par sa petite amie. Lorsque Hysteria s'approcha, Aby retint un léger mouvement de recul, encore trop fière pour lui pardonner si facilement. Puis elle rencontra son regard. Ce regard qui voulait tout dire, qui voulait lui faire comprendre quelque chose. Et elle comprit. Comprit qu'Hysteria allait mal moralement depuis le début de sa dispute, peut être au point de chercher un prétexte pour s'engueuler avec Vala. Mais les mots qu'elle avait prononcés, pas seulement ce minuscule petit "je t'aime" insignifiant et dénué de toute sincérité, mais d'autres, beaucoup plus importants : lorsqu'elle avait laissé entendre qu'elle plaisait plus ou moins à un certain Al. Mais elle ne voulait pas oublier que la brune avait tant compté pour elle, alors elle chercha, chercha une infime part de gentillesse en elle, pour y puiser la force de pardonner. Et elle trouva. Et elle pardonna. D'un infime signe de tête, elle tenta de le faire comprendre à sa copine, le cœur battant. -Ton espèce d'attirance bestiale, si je peux appeler ça comme ça, envers ma soeur, et peut être aussi pour cet Al dont tu parlais tout à l'heure, je peux comprendre. Alors...

La pouliche s'était tue, elle ne disait plus rien. Elle n'osait plus rien faire. Elle voyait Hysteria souffrir mais elle ne savait pas si elle devait sans réjouir ou plutôt être triste pour elle. D'accord, elle l'emmerdait et elle ne pouvait pas le nier mais là, en la voyant, elle fût mal pour elle. Elle n'arrêtait pas de se demander ce que Gaby allait bien pourvoir lui dire. Son regardait se baladait entre les deux juments. Puis il se stoppa sur la grise lorsqu'elle parla. Lui pardonnait-elle ? Devait-elle se réjouir ? Non, à elles deux, elles pouvaient faire très mal. Elle resta dans son silence, continuant de les observer.

Hysteria écoutait attentivement la grise, les yeux fermés. Qu'est-ce que cette phrase signifiait ? Lorsqu'elle fit une pause dans son explication, Hysteria ouvrit les yeux, une nouvelle fois dans l'attente.
Puis, son regard croisa celui de Gaby... et elle fut rassurée. Elle avait comprit. Et là, elle fut prit d'un énorme remord : elle avait peur que cette histoire recommence, qu'elle croise une nouvelle fois des personnes attirantes et qu'elle fasse tout pour les avoir. Après tout, la brune n'était pas simplement une garce en mal d'attention ?
C'était tout bonnement horrible, mais Hysteria avait le pressentiment que ce jour, ce moment, n'était que le début de tant de malheur.
Elle baissa les yeux, réfléchissant à toute cette horreur. La seule chose qui la rassurait, c'est qu'elle savait qu'au fond, elle avait un minimum de cœur, et c'était peut-être ce qui lui servirai de bouée lors de ses prochains naufrages...

Gaby était secrètement soulagée, que toute cette mascarade soit finie. Ce qui la perturbait le plus, c'était qu'elle avait du baisser un minimum son masque de pierre, pour tenter de se réconcilier avec elle. Mais elle connaissait Hysteria, et elle ne la laisserait pas s'en tirer aussi facilement. La grise était bien décidée à surveiller sa copine de très près. C'était douloureux de se l'avouer, mais elle avait perdu un peu confiance en la brune, ce qui était en soit, tout à fait compréhensible... Mais n'était-ce pas le premier pas vers une séparation future ? Tracassée par cette réflexion Gaby évitait le regard de sa copine, gênée.

Quaïona observait toujours la scène en silence. Elle trouvait ça remarquable que les deux juments se comprennent sans avoir parler une seule fois.

Cette fois ce fut Vala qui saisit en première l'idée d'Hysteria. D'une phrase muette, elle fit comprendre à Gaby qu'il valait mieux partir, si possible avec Quaïona. -Qua... Tu peux suivre ta tante, s'il te plaît ? Je te promets qu'elle ne te fera... rien de méchant. Anticipa la pie, avec un regard éloquent pour sa demie-sœur.

En entendant sa mère parler, Quaïona tourna la tête vers elle. Elle lui lança un regard déçu après l'avoir écouter. Elle aurait bien voulut rester mais comprit qu'il ne fallait pas qu'elle insiste alors elle ne le fit pas. Mais elle n'avait pas confiance en sa tante. Elle lui lança un regard noir puis commença à partir. Elle se retourna cependant une dernière fois, pour voir sa mère et partit pour de bon.

out