where the streets have no name / a

[justify]● Il l'observa d'un œil sévère, sans fondre le moins du monde. Mais la partie héritée de sa mère - qui adorait les poulains - exprima rapidement son mécontentement en faisant frémir son garrot. Quelque chose le dérangeait sans qu'il sache d'où ça venait. Chao fit un pas, puis deux, et s'arrêta. Il tourna vers elle un visage agacé et surtout blasé: Quoi? ¬¬[
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Elle remarque bien son air qui ne se déride pas, mais la petite comédienne continue son jeu, tête baissée, l'air triste, assise par terre. Ben tu.. tu vas me laisser toute seule ici ? gémit-elle doucement en relevant vers lui un regard enfantin.

● Il se retint de lever une fois de plus les yeux au ciel, conscient que ça devenait une habitude. A la place, il mâcha de l'air comme sa mère, pour évacuer la frustration. T'étais déjà toute seule quand je suis arrivé non? ¬¬ Il la regardait de biais, n'ayant pas envie de faire l'effort de se retourner pour elle. Un détail sonnait bizarrement et il en trouva rapidement la cause. Eh, ils sont où tes parents au fait? Chao fouilla l'horizon du regard.

Oui mais là, la nuit tombe !   soupire Aenor avec de grands yeux tristes. Enfin, c'est encore un art qu'elle doit aiguiser, évidemment. Elle l'observe de sa petite taille, détaillant les tâches qui peuplent sa robe étrange. A sa question, elle hausse les épaules. Ils ne sont pas là, répond-elle seulement, désinvolte et presque fière.

● Elle lui rappelait comment il était à son âge, après le départ de sa mère et la général ignorance de son père envers lui. Fier et libre, rebelle et farouche, touche-à-tout et impérieux. Et ils sont où? Il se pointa à nouveau devant elle, visiblement mécontent. Il n'y avait pas de quoi être fière d'avoir paumé ses parents, songeait-il, par expérience.

Face à son comportement supérieur, la petite se dresse aussi, du mieux qu'elle le peut. Elle le dévisage durement. Tu es une princesse, Aenor, ne laisse personne te marcher dessus, jamais. Et maintenant pars, ne te retourne pas, ne pense plus jamais à moi, à nous. Elle fronce ses petits sourcils, et son air est bien plus sérieux tout d'un coup. Presque sévère, à son tour. Très loin d'ici, et certainement morts, à l'heure qu'il est. Et pourtant, sa voix n'a pas tremblé.

● A l'intérieur, il se sentit se déchirer. Mais à l'extérieur, c'était une façade, un masque qui montrait un jeune étalon confiant et fougueux, qui...qui essayait de montrer quoi au juste? De prouver quoi? Son existence? Il soupira sèchement. On est deux, alors, dans ce cas. Et à nouveau il se détourna, et s'éloigna en vue de trouver un coin tranquille pour la nuit. Viens si tu veux.

Elle lui adresse une mine surprise. Jusque là, elle n'a encore jamais rencontré quelqu'un qui partageait son cas. C'est vrai ? Oh. Pensive, elle affiche une mine réflexive qui peut être comique vue de l'extérieur. Elle se relève, toute contente, et se met à ses côtés avant de lui adresser un regard suspicieux. Vous m'emmenez où ?

● Il sourit en coin, se retenant de rire. Eh, c'est pas moi qui t'emmène, c'est toi qui me suis je te signale. Il ralentit un peu pour rester à sa hauteur. Je sais pas encore. Dans une clairière abritée du vent, j'imagine.

Elle ne répond d'abord rien, se contentant de trottiner aux côtés de l'étalon pour garder le rythme. Elle incline son encolure, et révèle parfaitement la courbure du sang qui coule dans ses veines. Vous allez vraiment prendre soin de moi ? demande-t-elle, narquoise, ayant un peu de mal à y croire.

●  Chao s'arrêta net, l'air ébahi. Hein? Moi? Mais déjà que ma copine attend un gamin! Couine-t-il presque, soudain à moitié paniqué. Trop de responsabilités lui tombaient dessus d'un seul coup, et il avait toujours été libre, il ne savait pas s'organiser. Le sabino menait les choses, puis s'esquivait, se remplaçant sans nuance par quelqu'un d'autre. Mais il était sûr d'une chose, on ne remplaçait pas des parents. Puis il se souvint de Neïla, avec qui il avait passé de bons moments malgré sa disparition. Eh, je peux pas remplacer tes parents, mais vu que tu les as plus, je pourrais te servir de...parrain? Si tu veux. Ainsi, il apprendrai un peu en avance à se comporter envers les poulains d'une manirèe efficace.

Le regard si doux de la petite princesse se voile soudainement d'un orage sombre. Tu fais bien, parce que tu ne remplaceras jamais mes parents ! Ils étaient roi et reine. Elle relève la tête, fière. Son caractère imprévisible et incernable fait d'elle une petite difficile à suivre parfois. Ce n'était pas une demande. C'était une question. Je n'ai besoin de personne pour survivre. Elle répète ça comme une leçon apprise par coeur. De personne, Aenor, d'accord ? Après, si tu veux être mon parrain, tu peux. Mais j'te connais pas, moi, donc faudrait peut-être déjà que je te fasse confiance. Malgré son jeune âge, la petite réfléchit vite et bien. Elle attend la réaction de l'étalon avec des yeux d'enfants, pourtant.

L'étalon tourne vers elle un regard à la fois intrigué et agacé. Ce qu'elle peut être lourde avec ses grands airs! Princesse? Voilà qui explique tout... Moi aussi, je suis fils de roi, tu sais. Précise-t-il en reculant ses oreilles. Elle n'avait pas à le prendre de haut, cette petite naine, non mais! Il lève les yeux au ciel à ses phrases suivantes tant elles lui donnent un sentiment de déjà vu désagréable. Et moi, prince du désert, - c'est ainsi que certains le qualifiaient après tout - je dois faire quoi pour qu'une princesse d'ailleurs me fasse confiance? il plongea ses prunelles noires dans les siennes et sourit en coin.

(Oh désolée )

Elle le dévisage lentement, comme pour jauger de sa sincérité. Beaucoup de princes et princesses ici alors, ou bien tous mentaient ! Elle, elle ne ment pas. Elle reste septique mais hausse simplement les épaules en guise de réponse, soutenant son regard intense et sombre. Tu ne vas pas demander des cours à une enfant, tout de même ? raille-t-elle avec malice.