where the streets have no name / a

Elle trouve son changement d'attitude étrange mais ça n'est pas pour lui déplaire, alors Aenor le suit, souriante. Dîtes, vous pensez qu'un jour, je serai princesse à nouveau ?

Ben moi je suis prince et je bosse comme éclaireur, on est jamais autre chose que ce que l'on est. Précise-t-il en guise de réponse. C'est, au final, on renie pas sa vrai nature. Hein Chao? Il secoua sa tête marquée de blanc pour chasser ses pensées.

Cela ne prend pas vraiment la forme d'une réponse pour la petite alezane, qui hausse les épaules sans même répondre. Ses petits sabots laissent des traces à peine visibles dans la neige. Elle garde le silence, observant la glace céder la place peu à peu à la terre ferme.

En n'entendant pas d'argumentation de la part de la pouliche, ni de réaction, il précisa sa pensée: Ce que je veux dire, c'est que t'as sans doute jamais cessé d'être une princesse. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'on est rien d'autre que ce que l'on veut être. Cette dernière phrase...doux et amer copier/coller des paroles de sa mère, qu'il avait gardé en mémoire. Comme chacune de ses leçons. On avait jamais cru Caelis sage, et elle ne l'avait jamais été, mais la défunte grisette avait eu tout loisir de méditer dans ce fichu désert qui était devenu le sien.

Aenor hoche la tête. Elle comprend mieux le raisonnement de l'étalon et se plait donc à se dire qu'elle est toujours une princesse, même ici, même loin d'eux. Elle secoue sa crinière encore courte et trottine légèrement aux côtés du pie, son moral au beau temps.

Le paysage se transformait à mesure qu'ils cheminaient. Ils ne tardèrent pas à arriver à l'Empire et à son climat méditerranéen. Son altesse est arrivée. La dominante doit être dans le coin...une certaine Alisha. Il la regarda d'un œil curieux. Si elle était comme sa défunte mère, elle devrait sans nul doute s'entendre avec la cheffe alezane. Il interrompit le fil de ses pensées et sourit légèrement. A plus, demoiselle. L'étalon pivota sur ses sabots pour s'en aller, de ses allures élégantes, fier comme un pan.

Merci, Chaodence. La pouliche regarde autour d'elle. Elle n'a pas encore rencontré la dominante, mais elle espère que cela se fera bientôt. Elle hume l'air, comme pour s’imprégner une dernière fois de l'odeur de l'étalon. Elle espère, secrètement, qu'elle le reverra bientôt. Oui, à bientôt. Elle l'observe s'éloigner avant de tourner à son tour les talons.