elixir

Une forme ombreuse s'avançait, se glissant entre les petits buissons présents dans les bois qui entouraient l'usine désaffectée. Des rumeurs se précédaient sur ce lieu, disant maudit par les nombreuses morts, mais selon Léïne, c'était l'imprudence des chevaux qui en était la cause.

Sa mère lui avait toujours interdit de s'aventurer à l'intérieur de l'usine désaffectée. De nombreux chevaux y avaient été trouvés blessés, et même décédés. Prenant son mal en (im)patience, le palomino tourne autour du bâtiment, observant par les fenêtres ce qui pouvait bien s'y trouver à l'intérieur, plissant ses yeux azurs.

Concentrée à s'avancer jusqu'au bâtiment, une forme présente interpella les yeux de la jeune ébène. Pourquoi cherchait-il à regarder ce qu'il y avait à l'intérieur alors qu'il y avait une entrée ? Des questions se bousculèrent dans la tête de Léïne, qui décida de s'avancer jusqu'à arriver à bonne hauteur derrière lui. Qu'est-ce que tu cherches ?

Sa voix le surprend, à tel point qu'il eu un sursaut le faisant presque bondir des quatre membres. Tu m'as fais peur dit-il en se retournant d'une pirouette. Il inspecte minutieusement l'inconnue ébène, plus petite que lui. Un sourire franc se dessine sur ses lèvres rosées. J'essaye de voir ce qui se cache à l'intérieur dit-il en collant son nez contre la fenêtre sale de plus belle, plissant les paupières.

Sa réaction l'a fit légèrement gloussé, il semblait être n peu plus jeune qu'elle mais pas niveau taille, un poil plus musclé se disait-elle pour se rassurer. Autant rentrer dedans, non ? Propose-t-elle, consciente du danger qu'il pouvait y avoir, c'était la totale liberté pour elle, aucune interdiction. A moins que tu flippes ?

Picasso réfléchit à la proposition alléchante de la petite jument, le nez toujours collé à la vitre poussiéreuse, comme physiquement bloqué par l'activité de son petit cerveau. C'est dangereux. Il se retourne lentement vers la jument, son nez rosé couvert de saleté. Maman dit qu'il ne faut jamais y rentrer. ajoute-t-il comme argument -pour lui- solide et indiscutable. La tentation le saisissait, ses sabots se mettent à piaffer tous seuls.

Observant les quelques réactions du pie, la louve ne pût s'empêcher de laisser un fin sourire se glissait sur ses lèvres. Léïne passa près de l'étalon, en le frôlant légèrement avant de hausser des épaules, elle ne connaissait pas la sécurité que pouvaient imposer les mères sur leurs enfants. Beh... tant pis, j'y vais seule alors.. Commençant à avancer très doucement, elle espérait que le jeune allait la suivre à son tour, la curiosité et l'envie de découvrir étaient un sentiment bien plus fort que les ordres de sa mère. J'espère que je vais découvrir des bonnes choses...

Le palomino trépignait d'impatience, un dilemme cornélien se jouant en ce moment même dans son esprit. Ses sabots piaffaient seuls, comme une danse qu'il ne pouvait contrôler. Il avait fermé ses paupières, ce qui - selon lui - lui permettait de mieux réfléchir, et ainsi prendre la bonne décision. Mais attend ! lui dit-il pour la retenir quelques secondes de plus, afin de terminer sa réflexion

Alors qu'elle s'apprête à passer dans une faille, un petit " attend " se fît entendre, engendrant un sourire amusé sur les lèvres de la demoiselle. Ta maman ne saura rien, t'sais... s'exclame-t-elle en lui faisant un petit clin d’œil, après tout, ce n'était qu'une effraction à une règle donner par une mère.

Pi fait quelques pas hésitant vers la jument, guettant tout autour d'eux que personne ne les surveille. Déjà, comment je peux savoir que tu diras rien ? Il lui adresse un regard blasé, comme pour dire "t'as gagné".

Satisfaite d'avoir conquis le pie, il lui restait cependant quelques questions. Je fais pas aux autres ce que je n'aimerai pas qu'on me fasse, la louve longer le long du mur, ayant abandonné l'idée de passer par sa faille habituelle. Ils allaient devoir chercher une faille un peu plus grande vu la taille de son accompagnateur.  D'ailleurs, je m'appelle Léïne.

Hé, pas trop vite ! la stoppe-t-il en se rabattant devant elle. Il lui tend son sabot antérieur. Promis juré ça reste entre nous ? Il lui lance un regard insistant, un brin méfiant. Une fois le serment honoré par la jument ébène, l'aventure pourrait commencer. Moi, c'est Picasso dit-il fier comme un paon.

Picasso, un nom peu commun mais agréable à entendre mais il fait un geste qu'elle n'avait jamais vu. Observant un peu plus, la louve lui tape dans le sabot, était-ce le bon geste ? Pour Léïne oui, c'était le bon. Promis Picasso, lui dit-elle avec un sourire confiant avant de s'avancer un peu plus, ne dépassant pas le pie. J'te laisse trouver l'entrée peut-être ? Lance-t-elle en rigolant légèrement, voulant voir s'il avait les chocottes.

Ravi, il affiche un gigantesque sourire lorsque son sabot tape contre le sien. Je te préviens, si il nous arrive quelque chose je dirai que c'est toi qui m'a entrainé là dedans et que tu m'as obligé Picasso se range discrètement en retrait, quelques pas derrière la jument ébène. Tu avais l'air de mieux connaître les lieux que moi, tu devrais trouver l'entrée plus facilement.

J'ai pas envie d'avoir une mort sur la conscience, fit-elle avec un ton un peu plus enjoué avant de sourire à la réaction du pie. Ouais, j'vois le genre, un souffle s'échappa de l'ébène qui s'avançait vers une porte donnant sur un couloir plus ou moins éclairé selon les branches et le soleil.