elixir

Picasso suivait la jument à la trace, sa tête pivotant sans cesse de droite à gauche afin de ne pas perdre une miette de ce nouveau décor. Arrivés devant la porte, Picasso ne tenant plus en place décide de dépasser la petite ébène et de pousser la porte de ses naseaux poussiéreux. C'est fermé dit-il en se retournant vers Léïne, déçu. Il soupire et commence à faire demi-tour afin de regagner la forêt.

Effectivement la porte était fermée de l'intérieur, certainement par un bipède de l'ancien temps. L'ébène observa le pie, puis laissa quelques minutes passer, réfléchissant à une solution plus ou moins rationnelle. On a deux solutions, soit on force soit on explore les alentours du bâtiment pour trouver un trou.

Un trou ? Mais je vais jamais passer moi s'exclame-t-il un peu paniqué. Il n'avait aucune envie de rester bloquer à l'extérieur comme un abruti pendant que la jument s'amuse comme une folle à l'intérieur. Fronçant les sourcils d'un air téméraire, il se retourne face à la porte, poussant doucement la jument sur le côté. T'es prête ? Il recule de quelques pas, attendant le signal de la jument pour entrer en collision avec la porte

Elle ne pût s'empêcher de rire à la réponse de Pi, tu crois que t'es passé par où pour naître ? lui dit Léïne avant de reculer légèrement à son tour. Évite de mourir en te cassant un antérieur hein. Super sympa la gonz' qui essaye d'encourager, typique meuf qui ne fait rien dans les films d'horreur mais qui meurt en première.

Choqué par la réponse de la jument et l'image qu'il s'était involontairement imaginé, il entre-ouvre la bouche, avant de secouer sa tête de droite à gauche en grimaçant afin de chasser l'image qui restait figée dans son esprit. Il s'élance alors contre la porte en bois, s'échouant de tout son poids ses flancs contre cette dernière. Il s'était peut être un peu emballé, la porte s'ouvrant d'une facilité enfantine. L'étalon s'était alors retrouvé allongé de l'autre côté, couvert de poussière et ridicule

Impressionnée par la ténacité du pie, la jeune ébène ne pût se retenir de rire en le voyant atterrir comme un boudin de l'autre côté de la porte. Elle se glissa alors entre le lieu du combat et souffla sur l'étalon pour le dégager de toute la poussière qu'il avait ramassée. Ehm... bien joué Monsieur le héro ! S'exclama-t-elle en riant.

Il éternue plusieurs fois de suite, ne pouvant s'empêcher de faire un boucan monstre à chaque fois. Lorsqu'elle dégage la poussière de sa tête par son souffle, il lève la tête vers elle et lui adresse un sourire amusé. Il se relève péniblement, avant de s'ébrouer pour se débarrasser du reste de poussière, créant un véritable nuage autour de lui. Il observe alors chaque recoin visible de l'usine minutieusement, collant ses flancs contre ceux de la jument pour se rassurer. Les oreilles du palomino virevoltent soudainement vers le fond de l'usine plongé dans la pénombre. T'as entendu toi aussi ?

Les éternuements avaient effectué un boucan pas possible qui avait certainement raisonné dans toute l'usine, ce qui avait provoqué la peur chez certains petits animaux en tous genres. Elle avait entendu le bruit venant au loin, dans un cachot sombre où la lumière ne pouvait venir. Ça doit être un petit animal, j'pense ! Bon, Léïne faisait bien son rôle de protectrice mais c'est vrai que niveau " chocotte ", elle était bien placée mais son courage prit le dessus et la louve prit le pas doucement. Cet endroit doit gorgé de mystères !

Pas convaincu, l'étalon ne lâche pas l'ébène d'une semelle. Sa tête et ses oreilles ne cessaient de pivoter dans tous les sens, le danger pouvant surgir de partout. T'es sûre ? Et si c'était pas un petit animal ? ET SI C'ETAIT QUELQU'UN QUI VOULAIT NOUS TUER ? MAMAAAAAN

Virilité ? Allo ? ALLOOO ? Léïne ne pût s'empêcher de rire à la réaction du pie, en le poussant légèrement pour rire. J'suis là pour te défendre, t'inquiète,murmure-t-elle avant de reprendre avec un sourire plus ou moins rassurant. Ou sinon, tu cours jusqu'à la sortie mais très rapidement alors ! Quand il s'agit de rassurer les autres, on s'approchait d'un 0/20 pour l'ébène.

Je te lâche plus murmure-t-il, ses joues rougissant légèrement de ridicule. Sa présence le réconfortait beaucoup pour quelqu'un qui n'était pas sa mère, même si elle se moquait gentiment de lui. Tu diras pas aux autres que j'ai crié "maman", hun ?

Nan t'inquiète à moins que tu m'fasses un mauvais coup. Elle lui donne une tape sur la joue en tant que bonne accompagnatrice et continua à avancer dans la zone, faisant attention aux quelques pièges que faisait le sol, bientôt suspendu au-dessus de l'eau sale. Ça pue !

Jamais. Je suis pas un enfoiré. Et oui, Jiyuu lui avait appris ce mot il y a quelques jours et il ne faisait que de l'utiliser depuis. Il grimaçait, levant haut les antérieurs à chaque pas afin d'éviter de se blesser. Son regard s'arrête soudain sur une machine qui était en réalité un tapis roulant. Il s'en avance prudemment, flairant d'un air concentré le tapis. A ton avis, ça sert à quoi ?

Enfoiré, ça faisait un bail qu'elle n'avait pas entendu ce mot. Picasso s'était intercepté sur une drôle de machine. J'sais pas, mais fait gaffe hein ! Drôle d'avertissement alors qu'elle s'aventure à son tour près de la machine, tentant de chercher un mécanisme parmi le bordel qu'il y avait autour.

Il retire lentement son nez du mécanisme, fidèle aux conseils de la jument. Il la regarde faire, la tête penchée sur le côté. Mais il ne peut rester plus d'une dizaine de secondes immobile, surtout à regarder la jument fouiner dans le bazar disposé autour de l'étrange machine. Il fait quelques pas seul, gardant toujours un oeil sur l'ébène. Il se retrouve face à un mur recouvert de tags colorés. Il penche sa tête dans un sens, puis dans l'autre, tentant de décoder ces véritables hiéroglyphes. Léïne ? Il était presque sûr d'en avoir déchiffré un. Ca veut dire quoi, nique la police ?